Cratère en cloche étrusque

Matériaux : Cratère étrusque Dimensions : 33 x 33,2 x 35 cm N° d’inventaire : Musée d’Archéologie d’Aleria – MAA-2018.0.4345

Fonctionnalités

Au Ve siècle av. J.-C., le mobilier des tombes d’Aleria reflète encore la conception grecque de la mort. Le répertoire figuré des vases, souvent nombreux, déposés dans les tombes après le déroulement des funérailles, évoque en particulier, au travers des scènes de palestre, l’idéal athlétique de formation du corps et de l’esprit ; on trouve aussi des thèmes plus étroitement liés au passage d'un monde à l'autre, en particulier véhiculés par l’image de Dionysos, le dieu de l’altérité et de l’inversion. À partir du milieu du IVe siècle av. J.-C., la céramique attique est remplacée par la céramique étrusque, sans que l’iconographie témoigne d'une transformation profonde dans l’idéologie funéraire : à Aleria, tout comme en Étrurie, la plupart des représentations se rattachent à l'univers dionysiaque ou amoureux. Elles renvoient au rituel de la fête appelée symposion, où l’ivresse aidant, on chante au son de la lyre et de la double flûte, on s’affronte dans des joutes verbales, on courtise les jeunes hommes et les jeunes femmes présents, on s’essaie à des jeux d’adresse. Les différentes composantes ethniques et culturelles se retrouvent autour du vin. On parle toutes les langues de la Méditerranée occidentale, on développe de nouveaux liens d’hospitalité aristocratiques : le symposion devient le lieu par excellence des échanges physiques, politiques et intellectuels chez des élites pour lesquelles la mixité culturelle est une des manifestations les plus appréciées de la distinction sociale.

Ce cratère en cloche à haute panse et à bord évasé présente deux anses horizontales relevées dans un plan vertical. Une couronne de laurier dirigée vers la gauche apparait sous le rebord. Une scène dionysiaque à quatre personnages occupe l’une des faces. Au centre, une jeune femme de face, tête de profil à droite, porte une tunique dont elle soulève un pan sur l'épaule droite. D’un côté, une jeune femme debout, regardant vers la droite, porte un diadème et un manteau drapé qui dénude l'épaule et le bras droit qu'elle tend vers un Éros en vol, ailes déployées. De l’autre, un jeune homme nu, la chlamyde flottant sur l'épaule gauche, soulève d’une main un plateau chargé de fruits ou de gâteaux, et brandit un thyrse de l'autre en se dirigeant vers la droite tête tournée. Un tympanon est représenté sous les pieds de l’Éros. La face opposée met en lumière une conversation à trois personnages. Un jeune homme debout, entièrement drapé dans son himation, est entouré de deux compagnons tournés vers lui, un tympanon à la main.

De la fabrication
à la découverte au musée